C'est plus fort que moi, j'aime tant le jeu des « 7 familles » que j'en arrive à rêver que des amis m'invitent spontanément à passer une soirée pour se réclamer les uns les autres, père et grand-père, fils et fille, et ainsi de suite…, comme peuvent s'organiser, dans d'autres cercles, des soirées poker ou tarot.
En attendant ce grand soir, jouons ensemble, avec les familles homonymiques du blues. “Famille Johnson” par exemple : vous demandez “Robert”, vous exigez “Tommy”… Perdu ! Voici Henry. Henry Johnson (1908-1974) dont je ne sais rien sinon qu'il vit le jour en Caroline du Sud, près d'Union, qu'il est l'auteur d'un unique disque, The Union County Flash ! (Trix Records 3304 - 1973) et qu'avant d'être guitariste, il fut un bon pianiste. Pour le reste, autant s'en tenir à la musique, à cette poignée de pauvres blues, limpides comme un que multiplie un. Pauvres, oui, comme l'entendait Beckett à qui l'on demandait un jour pourquoi il avait écrit son dernier livre en français : « Parce que c'est une langue pauvre… »
Pauvre, John Henry l'était assurément. Il n'en est pas moins devenu une figure légendaire de la culture noire américaine dont de nombreuses ballades chantent les exploits, réels ou mythiques. Ainsi occupe-t-il dans la mémoire collective une place à part, à peu près équivalente à celle de Jim Brown, héros de la lutte contre l'esclavage.
D'une force colossale, noir comme charbon, Vulcain en chocolat, John Henry, né “un marteau à la main” en 1844, perçait des tunnels pour une société de chemins de fer du sud. La légende veux qu'en 1872, à l'époque où hommes et marteaux accomplissaient encore le travail de machines naissantes, cet ancien esclave ait défié un marteau-piqueur et se soit montré plus rapide et plus efficace. C'était un lundi. Ou un jeudi. Un jour ordinaire en tout état de cause. Aussi ordinaire que celui où il allait mourir, d'épuisement, quelques années plus tard, en 1887 ou 1889.
Aujourd'hui, il reste un timbre et davantage encore une ballade protéiforme qui appartient pour de bon au patrimoine commun et que beaucoup ont chanté, de Mississippi Fred McDowell à Johnny Cash, en passant par Brown McGhee, Leadbilly, Merle Travis, Pete Seeger, Harry Belafonte, Tennessee Ernie Ford, Nick Cave, et bien d'autres encore… Si la version de Henry Johnson n'est pas la plus connue, loin s'en faut, c'est l'une des plus belles.
En attendant ce grand soir, jouons ensemble, avec les familles homonymiques du blues. “Famille Johnson” par exemple : vous demandez “Robert”, vous exigez “Tommy”… Perdu ! Voici Henry. Henry Johnson (1908-1974) dont je ne sais rien sinon qu'il vit le jour en Caroline du Sud, près d'Union, qu'il est l'auteur d'un unique disque, The Union County Flash ! (Trix Records 3304 - 1973) et qu'avant d'être guitariste, il fut un bon pianiste. Pour le reste, autant s'en tenir à la musique, à cette poignée de pauvres blues, limpides comme un que multiplie un. Pauvres, oui, comme l'entendait Beckett à qui l'on demandait un jour pourquoi il avait écrit son dernier livre en français : « Parce que c'est une langue pauvre… »
Pauvre, John Henry l'était assurément. Il n'en est pas moins devenu une figure légendaire de la culture noire américaine dont de nombreuses ballades chantent les exploits, réels ou mythiques. Ainsi occupe-t-il dans la mémoire collective une place à part, à peu près équivalente à celle de Jim Brown, héros de la lutte contre l'esclavage.
D'une force colossale, noir comme charbon, Vulcain en chocolat, John Henry, né “un marteau à la main” en 1844, perçait des tunnels pour une société de chemins de fer du sud. La légende veux qu'en 1872, à l'époque où hommes et marteaux accomplissaient encore le travail de machines naissantes, cet ancien esclave ait défié un marteau-piqueur et se soit montré plus rapide et plus efficace. C'était un lundi. Ou un jeudi. Un jour ordinaire en tout état de cause. Aussi ordinaire que celui où il allait mourir, d'épuisement, quelques années plus tard, en 1887 ou 1889.
- John Henry
- Et comme un plaisir ne vient jamais seul, Who's Going Home With You
3 commentaires:
C'est une figure mythique John Henry... Il y a ce livre sorti il y a peu qui justement surfe sur ce personnage...
Je l'avais repéré mais ne l'ai pas encore acheté ni lu. Et vous, l'avez-vous lu ? Et si oui, comment est-ce ? John Henry n'est-il qu'un prétexte ou constitue-t-il le cœur de la fiction ?
Merci en tout cas d'emprunter la Cadillac
Ah, j'aime quand la musique rejoint le mythe...
Mais trêve de félicitations, cher fernet branca: dans mon précédent commentaire, que vous semblez n'avoir pas lu, je demandais des explications à propos de cet étrange patronyme (à savoir, le vôtre); à moins que vous ne préferiez conserver son mystère...
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